I. Introduction▲
Le grec ancien est une langue morte qui possède un alphabet relativement connu ainsi que des règles lexicales particulières (iotas souscris, ...). Le but de cet article est de permettre à des personnes pratiquant le grec de rédiger des documents électroniques. Je tiens à préciser qu'aucune notion syntaxique ne sera abordée, il n'y aura donc pas de correcteur orthographique ou grammatical. Cela reste de votre ressort.
Pour aborder cet article, nous allons commencer par présenter comment créer simplement un document latex. Ensuite, comment y intégrer du grec ancien, enfin un exemple complet sera montré et décortiqué pour mieux appréhender cette langue.
1. Créer simplement un document latex▲
Pour commencer voici la structure basique d'un document latex :
\documentclass
{article}
\begin
{document}
\end
{document}
Ce code ne fait pas grand chose à part créer un document vide. La seule spécificité de ce document est le fait qu'il s'agisse d'un article (pour plus de renseignement, je vous conseille de regarder cet article). Voici, maintenant, le code d'un document un peu plus complet :
\documentclass
{article}
% Déclaration de l'utilisation du lexique
% de la langue française (accents, ...)
\usepackage
[frenchb]{babel}
% Méta informations
\title
{Titre} % titre du document
\author
{Nom auteur} % Déclaration des auteurs
\date
{\today
} % Date d'édition du document
%document principal
\begin
{document}
\maketitle
% Affichage du titre, des auteurs et de la date d'édition
\tableofcontents
% Affichage du sommaire du document
\section
{titre} % une partie
\subsection
{titre} % une sous-partie
\subsubsection
{titre} % une sous-sous-partie
contenu d'
une partie
\paragraph
{}
un autre paragraphe
\end
{document}
Ce bout de code est autosuffisant : cela signifie qu'en se basant uniquement dessus on peut créer un document du type word, c'est à dire sans les parties mathématiques et graphiques.
2. Insérer du grec ancien dans des documents latex▲
2-1. Préparation à l'insertion▲
Pour produire du grec ancien, il faut utiliser le mode babel et y indiquer en option le mode grec ancien symbolisé par le nom polutonikogreek :
% Declaration de l'utilisation du lexique francais et grec :
\usepackage
[polutonikogreek,frenchb]{babel}
Maintenant, il est possible d'utiliser la commande :
\selectlanguage
{polutonikogreek}
Néanmoins, il faut rebasculer vers le langage précédent pour pouvoir le réutiliser :
\selectlanguage
{frenchb}
Cela se révèle assez fastidieux, surtout quand on est un pauvre professeur qui tente d'expliquer à ses élèves les rudiments de la langue. Généralement, nous déclarons une macro qui va permettre de faire cet "aller-retour" entre langues :
\newcommand
{\Gk
}[1]
{
\selectlanguage
{polutonikogreek}
#1
\selectlanguage
{frenchb}
}
Cette macro prend un paramètre qui correspond au texte en grec.
2-2. Insertion de grec ancien▲
Pour insérer du grec ancien dans du texte, on va maintenant se servir de la macro qui vient d'être expliquée :
\Gk
{
\section
{Blablablablabla}
Blablablablablablablablablabla
}
Comme vous pouvez le constater, on peut utiliser les commandes latex ce qui permet d'écrire un document en grec de manière structurée.
2-3. Tables des symboles▲
Voici la table qui met en correspondance les caractères minuscules et des symboles grecs (pour obtenir les majuscules, il suffit de mettre le caractère en majuscule) :
Il faut préciser que pour les lettres qui peuvent avoir des représentations différentes selon leur place dans un mot, comme le sigma, le "code" est le même. Latex gère cela automatiquement. (voir l'exemple)
Voici comment mettre en oeuvre les accents :
3. Un exemple concret▲
3-1. Le texte▲
3-2. Le source▲
\documentclass
[a4paper]{article}
\usepackage
[polutonikogreek,frenchb]{babel}
\usepackage
[utf8]{inputenc}
\newcommand
{\Gk
}[1]
{
\selectlanguage
{polutonikogreek}
#1
\selectlanguage
{frenchb}
}
\begin
{document}
\Gk
{<Hrod'
otou <Alikarnhss'
eoc <istor'
ihc >ap'
odexic <'
hde,
<wc m'
hte t`a gen'
omena >ex >anjr'
wpwn t~
w| qr'
onw| >ex'
ithla
g'
enhtai, m'
hte >'
erga meg'
ala te ka`i jwmast'
a, t`a m`en
<'
Ellhsi, t`a d'
e barb'
aroisi >apodeqj'
enta, >akle~
a g'
enhtai,
t'
a te >'
alla ka`i di''
<`hn a>it'
ihn >epol'
emhsan >all'
hloisi.
Pers'
ewn m'
en nun o<i l'
ogioi Fo'
inikac a>it'
iouc fas`i gen'
esjai
t~
hc diafor~
hc; to'
utouc g`ar >ap`o t~
hc >Erujr~
hc kaleom'
enhc
jal'
asshc >apikom'
enouc >ep`i t'
hnde t`hn j'
alassan ka`i o>ik'
hsantac
to~
uton t`on q~
wron t`on ka`i n~
un o>ik'
eousi, a>ut'
ika nautil'
ih|si
makr~
h|si >epij'
esjai, >apagin'
eontac d`e fort'
ia A>ig'
upti'
a te ka`i
>Ass'
uria t~
h| te >'
allh| >esapikn'
eesjai ka`i d`h ka`i >ec >'
Argoc.
t`o d`e >'
Argoc to~
uton t`on qr'
onon proe~
iqe <'
apasi t~
wn >en t~
h|
n~
un <Ell'
adi kaleom'
enh| q'
wrh|.
<Hrod'
otou <Alikarnhss'
eoc <istor'
i}
\end
{document}
3-3. Explications▲
Comme on peut le constater, le code source correspond à une certaine "phonétique" de ce qu'on obtient en grec. De plus, on peut constater que des caractères composés d'accents et d'esprits simultanément, de iota souscrit avec des accents circonflexes en même temps, ...
On peut aussi constater que le sigma dans les codes <'Ellhsi et <Alikarnhss'eoc peuvent sembler différents. En fait les commandes \Gk{s} et \Gk{c} sont rigoureusement identiques et produisent donc le même effet. Latex génère lui même le bon caractère (ici sigma) en fonction de la place dans le mot. Il en va de même pour la totalité des caractères qui ont une représentation différente selon leur place dans le mot.
Bien que l'explication peut paraître simpliste et courte, elle se révèle amplement suffisante car écrire du grec ancien en latex correspond surtout à bien comprendre les "codes". L'unique macro étant décrite, il suffit donc de la copier/coller dans le source.
C. Conclusion▲
En conclusion, écrire du grec ancien en Latex peut se résumer en ces 3 mots : codage, simplicité et efficacité. En effet, il faut commencer par apprendre le codage décrit. Une fois appris, cela se révèle relativement simple car il suffit d'appliquer bêtement les règles. Enfin, l'efficacité est due au fait que le document produit peut être structuré et possède tous les avantages d'un document latex exporté en PDF(par exemple).
il semble judicieux de préciser que ce qui fonctionne pour l'ancien grec, fonctionne aussi pour le grec moderne. La seule difference est qu'il y a moins d'accents (seulement accent aigu et tréma), mais la représentation des lettres est la même.
R. Remerciements▲
Je tiens à remercier BWP-Necromance, Nico-pyright, Yiannis, Laurent Gomila, FearYourSelf, Farscape et plus particulièrement mon professeur de grec de lycée Mme Feve